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ses mains. Il n’entendit pas le trémoussement des ailes de l’oiseau et, quand il releva la tête, il vit le beau saphir couché sur les violettes fanées.

— Je commence à être apprécié, s’écria-t-il. Ceci vient de quelque riche admirateur. Maintenant je puis finir ma pièce.

Et il semblait tout à fait heureux.

Le jour suivant, l’Hirondelle s’envola vers le port.

Elle se reposa sur le mât d’un grand navire et contempla les matelots qui halaient d’énormes caisses hors de la cale avec des cordes.

— Ah-hisse ! criaient-ils à chaque caisse qui arrivait sur le pont.

— Je vais en Égypte, leur cria l’Hirondelle.

Mais personne ne prenait garde à elle et, quand la lune se leva, elle retourna vers le Prince Heureux.

— Je suis venue vous dire adieu, lui dit-elle.

— Hirondelle, Hirondelle, petite Hirondelle ! dit le Prince. Ne resterez-vous pas avec moi encore une nuit ?