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lit et sa mère s’était endormie tant elle était fatiguée.

L’Hirondelle sautilla dans la chambre et mit le grand rubis sur la table, sur le dé de la couturière.

Puis elle voleta doucement autour du lit, éventant de ses ailes le visage de l’enfant.

— Quelle douce fraîcheur je ressens ! fit l’enfant. Je dois aller mieux.

Et il tomba dans un délicieux sommeil.

Alors l’Hirondelle s’en fut à tire d’ailes vers le Prince Heureux et lui dit ce qu’elle avait fait.

— C’est curieux, remarqua-t-elle, mais maintenant je sens presque de la chaleur, et cependant il fait bien froid.

— C’est parce que vous avez fait une bonne action, répliqua le Prince.

Et la petite Hirondelle commença à réfléchir et alors elle s’endormit. Toutes les fois qu’elle réfléchissait, elle s’endormait.

Quand parut l’aube, elle vola vers la rivière et prit un bain.

— Voilà un remarquable phénomène ! s’écria le professeur d’ornithologie qui pas-