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peine et le vent si fort qu’il avait peine à marcher. Néanmoins il était très courageux et, après qu’il eût marché près de trois heures, il arriva chez le médecin et frappa à sa porte.

— Qui est là, cria le médecin en mettant sa tête à la fenêtre de sa chambre.

— Le petit Hans, docteur !

— Que désirez-vous, petit Hans ?

— Le fils du meunier est tombé d’une échelle et s’est blessé et il faut que vous veniez sur l’heure.

— Très bien ! répliqua le docteur.

Et il harnacha sur-le-champ son cheval, mit ses grandes bottes, prit sa lanterne et descendit l’escalier. Il partit dans la direction de la maison du meunier, le petit Hans allant à pied derrière lui.

Mais l’orage grossit. La pluie tomba à torrents et le petit Hans ne pouvait ni voir où il allait ni tenir pied au cheval. À la fin il perdit son chemin, erra sur la lande qui était un endroit dangereux plein de trous profonds et où le pauvre Hans se noya.

Le lendemain, des bergers trouvèrent son