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héros, non en écrivain paradoxal mais en véritable malade.

La distinction est aisée à faire.

Lisez plutôt le très curieux roman de Georges Darien, Le Voleur[1], qui est un long et amusant paradoxe, et vous verrez tout de suite la différence entre les deux notes. Dans le volume de Darien, Georges Randal, a choisi le vol comme profession : il se fait voleur comme on se fait banquier, médecin ou avocat, et il a des idées de voleur sur toutes choses. Il lutte contre la société avec des armes qu’il a choisies et que Darien a fourbies logiquement d’après la mentalité de son héros. Randal, qui n’est pas un monstre, a exactement la sensibilité d’un outlaw.

Il en est tout autrement de lord Arthur Savile que de Georges Randal. Le point

  1. Stock, éditeur.