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INITIATION MUSICALE

tuellement par la Grande Grèce, puis on visitait la Sicile, et, de là, on passait en Égypte, la terre promise non seulement des enfants d’Israël, mais aussi des intellectuels du monde civilisé.

Platon raconte quelle place la Musique y tenait. Il admire son idéal si grand, si simple, et il s’élève contre la mièvrerie des Orientaux, la déliquescence de leurs quarts-de-ton : « La multiplicité des degrés de la gamme et la trop grande variété des rythmes, déclare-t-il, engendrent un art malsain, dangereux pour l’avenir. »

L’intrusion de cet art chez ses compatriotes lui semble d’autant plus menaçante qu’il la sent plus proche. En effet, la Grèce va bientôt subir la contagion et adopter les dix-huit tons néo-aristoxéniens.

L’étude de la musique arabe nous permettra de mieux comprendre le génie de la Grèce, et sans doute, par comparaisons et rapprochements, serons-nous amenés à d’heureuses trouvailles, car c’est chez les philosophes d’Athènes que les savants arabes ont pris les règles de leur art.

Peu à peu le mélos d’Égypte avait dû gagner les rives de la mer Égée, grâce aux perpétuelles communications de ces rives entre elles[1].

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    — Comment ? Rien ?… Ouvrez cette caisse ! — Non. — Ouvrez ! — Non ! Non ! Non !… Indiquez-moi l’objet coté au plus haut prix de vos tarifs, je paierai en conséquence. — Ce sont les perles, répond le douanier. — Eh bien ! Voici de quoi payer la plus belle perle du monde… »

  1. Si la Musique jouait un rôle prépondérant dans l’ancienne Égypte, où elle était à la base de toute l’éducation, elle n’était pas de moindre importance chez les peuples sémitiques. Exemple : chez les Maures d’Espagne, toute cure médicale commençait par l’audition successive de plusieurs modes afin de déterminer le tempérament du malade, était-il bilieux, sanguin, lymphatique ?