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VIII


Quand Ethan était revenu de Worcester à la ferme, sa mère lui avait donné, pour son usage personnel, une petite pièce inhabitée, attenant au « parlour[1] ». Il y avait doué lui-même des rayons pour ses livres, construit la charpente d’un divan, étalé dessus un vieux matelas, disposé ses papiers sur une table de bois blanc et accroché au mur dénudé une gravure d’Abraham Lincoln et un « Calendrier des Poètes ». Avec ces maigres moyens il avait cherché à se constituer un « cabinet de travail », comme celui d’un pasteur de Worcester chez lequel il avait fréquenté, et qui lui avait prêté des livres. C’était dans cette pièce qu’il se réfugiait encore pendant l’été, mais ayant dû donner son poêle pour la chambre de Mattie, lors de l’arrivée de la jeune fille à la ferme, il ne pouvait plus se tenir dans son « cabinet de travail » pendant l’hiver.

Après la scène pénible qui venait d’avoir lieu dans

  1. Pièce de cérémonie chez les gens de la campagne.