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dans la pénombre une apparence humaine, comme celle que revêtent les sylvains. Et la pensée que de pareils êtres pussent hanter le ravin lui faisait horreur.

Quelques jours s’écoulèrent, et de nouveau, en descendant au ruisseau, il vit une forme fugitive dans les buissons. Cette fois, une peur plus grande le saisit, et ce fut avec ferveur qu’il pria pour les âmes exposées à la tentation. Et lorsqu’il revit la femme sauvage à la fête des Sept Macchabées, qui tombe le premier jour d’août, il fut effrayé de son aspect délabré, et la supplia de cesser tout travail et de se confier à ses soins. Mais elle s’y refusa, doucement, lui demandant seulement de lui garder constamment une place dans ses prières.

Avant la fête de l’Assomption les pluies prirent fin, et la peste qui commençait à reparaître s’arrêta. Mais l’ardeur du soleil ne fit que croître, et la falaise de l’ermite devint une fournaise. Pareille chaleur avait été jusque-là chose inconnue dans la contrée ; mais les gens ne murmuraient point, car la cessation de la pluie fut le salut de leurs récoltes et marqua la fin de la peste. Ces bienfaits, on les attribua pour une grande part aux prières et aux macérations des deux saints anachorètes. Aussi, à la veille de l’Assomption, envoya-t-on un