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LE CONFESSIONNAL


I

Dans ma jeunesse, j’avais un goût très vif pour ce qu’on appelle « la couleur locale ». Cela avait, à cette époque-là, la saveur de la nouveauté, et passait pour stimuler l’imagination d’une manière toute particulière. Comme aliment de l’imagination, l’utilité de ce goût est peut-être contestable, mais il fournit assurément un but aux recherches de la fantaisie vagabonde. Je ne connais pas de chasse plus passionnante, surtout pour le jeune homme accablé de travail et privé de congés, qui s’imagine qu’il lui suffirait de se mettre en quête pour en découvrir les traces partout.

Même la grande ville industrielle où, pendant quelques années, ma jeunesse se trouva rivée à un bureau de comptable, n’était pas dé-