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après avoir chanté les anges, il était arrivé à louer le diable, puis à souhaiter le repos du néant. Mais on a peu parlé jusqu’ici du bibliothécaire. Cette lacune, je désire la combler. En faisant appel à mes souvenirs, j’évoquerai un Leconte de Lisle peu connu, d’un esprit singulièrement caustique et fort original.

Au lendemain du succès du Passant, à l’Odéon, en 1869, Coppée pensa à son maître qui traversait alors des moments difficiles, et lui offrit gracieusement sa place à la Bibliothèque du Sénat. Quant à lui, comptant sur un avenir qui s’annonçait plein de promesses, il se réservait, pour le moment, de vivre avec le produit de quelques contes et de quelques poèmes, en attendant de nouveaux triomphes au théâtre. C’est lui qui, le premier, accourut dans la même bibliothèque, annoncer à Leconte de Lisle son élection en remplacement de Victor Hugo. « Pourvu, dit le grand poète, que celui qui