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les pirates de la mer

men plus attentif le convainquit que chacun des mâts — et il en avait une vingtaine en perspective — portait un objet similaire.

Quelquefois, une des grandes créatures volantes s’élevait jusqu’à l’un d’eux, puis, pliant ses ailes et enroulant plusieurs de ses tentacules autour du mât, regardait fixement dans le cristal pendant un espace de temps qui durait parfois quinze minutes. Une série d’observations, suggérées par M. Wace, convainquirent les deux observateurs qu’en ce qui concernait ce monde visionnaire, le cristal dans lequel ils regardaient se trouvait réellement au sommet du dernier mât de la terrasse, et qu’en une occasion au moins l’un des habitants de cet autre monde avait examiné la figure de M. Cave pendant que celui-ci faisait ses observations.

Il nous faut maintenant admettre l’une des trois hypothèses suivantes : l’œuf de cristal de M. Cave se trouvait à la fois dans deux mondes, et, tandis qu’on le transportait de place en place dans l’un, il demeurait stationnaire dans l’autre, ce qui semble tout à fait absurde ; ou bien, il avait quelque particulière relation de sympathie avec un autre œuf de cristal exactement semblable dans cet autre monde, de sorte que ce qu’on voyait dans l’intérieur de l’un, en ce monde, était visible, dans certaines conditions, pour un observateur, dans le cristal correspondant de l’autre monde, et, vice