Page:Wells - Les pirates de la mer et autres nouvelles, trad Davray, 1902.djvu/57

Cette page a été validée par deux contributeurs.
57
l’homme qui pouvait accomplir des miracles

Tout redevint parfaitement tranquille. Il se sentit de nouveau debout.

— C’est vous qui le dites, — prononçait une voix.

Il ouvrit les yeux. Il se trouvait dans le bar du Long Dragon, discutant sur les miracles avec Toddy Beamish. Il eut la vague sensation, qui s’évanouit aussitôt, de quelque grand événement oublié. Vous comprenez que, à part la perte de son pouvoir miraculeux, toutes choses étaient de nouveau en ordre ; son esprit et sa mémoire étaient donc maintenant absolument ce qu’ils avaient été au moment où cette histoire commence ; de sorte qu’il ne savait absolument rien de ce qui est raconté ici, qu’il ne savait jusqu’à maintenant rien de ce que je raconte ici. Et entre autres choses, naturellement, il continue à ne pas croire aux miracles.

— Je vous dis que les miracles, à proprement parler, ne peuvent possiblement pas s’accomplir, — discutait-il, — quoi que vous affirmiez, et je suis prêt à le soutenir jusqu’au bout.

— Ce n’est là que votre opinion. Prouvez-la, si vous pouvez ! — répondait Toddy Beamish.

— Écoutez, M. Beamish, — répliquait M. Fotheringay. — Examinons nettement ce que c’est qu’un miracle. C’est un fait contraire au cours naturel des choses et produit par le seul pouvoir de la volonté…