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les pirates de la mer

ringay parcourant la place du marché, glaciale sous la lune tranquille, en une sorte d’extase thaumaturgique, M. Maydig tout voltigeant et gesticulant, M. Fotheringay, court et hérissé, et plus du tout surpris de sa grandeur. Ils avaient réformé tous les ivrognes de la circonscription, changé toutes les bières et les alcools en eau — M. Maydig l’ayant emporté sur ce point. Ils avaient, de plus, grandement amélioré le service des trains de l’endroit, drainé un marécage, augmenté la fertilité du sol des coteaux environnants, et guéri la verrue du clergyman ; ils étaient maintenant en route pour aller voir ce qu’on pourrait bien faire à la jetée endommagée.

— La ville, — haletait M. Maydig, — ne sera plus la même demain et combien tout le monde sera surpris et reconnaissant !

Juste à ce moment l’horloge de l’église sonna trois heures.

— Mais il est trois heures, — dit M. Fotheringay. — Il faut que je rentre. Il faut que je sois à mon bureau à huit heures. Et d’ailleurs…

— Mais nous commençons seulement, — répondit M. Maydig, grisé par la douceur du pouvoir sans limites. — Nous ne faisons que commencer. Pensez à tout le bien que nous allons faire. Quand les gens s’éveilleront…

— Mais…, — dit M. Fotheringay.