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les pirates de la mer

bourdonnement de pensées qui assourdissait son esprit. L’extraordinaire détachement et la douceur de ses manières furent remarqués par diverses personnes qui l’en plaisantèrent. Pour la plupart du temps, il pensait à Winch.

Le dimanche soir, il alla à la chapelle, et, assez étrangement, M. Maydig, le clergyman, qui s’intéressait quelque peu aux choses occultes, prêcha sur les choses qui ne sont pas légitimement permises. M. Fotheringay n’était pas un paroissien très régulier, mais son système de scepticisme affirmatif auquel il a été déjà fait allusion, se trouvait maintenant rudement ébranlé. Le développement du sermon jeta une lumière entièrement nouvelle sur ses dons récents et il se décida brusquement à consulter M. Maydig à l’issue du service. Aussitôt qu’il fut bien déterminé, il se demanda avec étonnement pourquoi l’idée ne lui en était pas venue plus tôt.

M. Maydig, homme maigre et nerveux, avec un long cou et de longues mains, se trouva grandement flatté par la demande d’une conversation privée à lui faite par un jeune homme dont l’indifférence en matière religieuse était un sujet de scandale pour toute la ville. Après quelques nécessaires délais, il le conduisit dans le cabinet de travail du presbytère, qui était contigu à la chapelle, l’installa dans un siège confortable et, debout devant un feu