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les pirates de la mer

rassembla son esprit tout en sachant qu’il faisait une action stupide : « Soulève-toi », dit-il, mais en une seconde sa volonté s’évanouit. La bougie s’était soulevée, restant suspendue dans l’air un rapide moment, et quand M. Fotheringay ouvrit convulsivement la bouche, elle retomba avec bruit sur sa table de toilette, le laissant dans l’obscurité la plus complète, à part la lueur mourante de sa mèche.

Un instant M. Fotheringay resta assis dans les ténèbres, absolument immobile.

— Après tout, c’est arrivé, — dit-il, — et comment l’expliquer, je ne sais pas !

Il soupira profondément et commença à explorer ses poches pour y découvrir une allumette. Il n’en trouva pas, se leva et chercha à tâtons sur la table de toilette.

— Je voudrais bien avoir une allumette, — dit-il.

Il chercha dans son habit, mais il n’en avait pas ; alors il lui vint à l’esprit que les miracles étaient possibles même avec des allumettes. Il étendit la main et fronçant les sourcils dans l’obscurité :

— Qu’une allumette me tombe dans la main, — ordonna-t-il.

Il sentit un léger objet heurter sa paume et ses doigts se refermèrent sur une allumette.

Après avoir inutilement tenté de l’enflammer, il