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les pirates de la mer

près de trois secondes la lampe resta suspendue ainsi. Un faible cri de détresse mentale fut poussé par M. Fotheringay.

— Je ne puis la soutenir en l’air plus longtemps, — dit-il.

Il recula en chancelant et la lampe renversée soudain vacilla, tomba sur le coin du comptoir, rebondit de côté, s’écrasa sur le plancher et s’éteignit. Par bonheur, elle avait un récipient de métal, sans quoi la salle entière se fût embrasée.

M. Cox fut le premier qui parla, et sa remarque, dépouillée d’inutiles périphrases, fut que Fotheringay était un imbécile. Fotheringay n’était pas en état de discuter même une proposition aussi fondamentale que celle-là ! Il était, au delà de toute expression, confondu de ce qui venait d’arriver. La conversation qui suivit ne jeta absolument aucune clarté sur l’affaire, du moins en ce qui concernait Fotheringay, l’opinion générale se ralliant à celle de M. Cox, non seulement à l’unanimité, mais avec véhémence. Tout le monde accusait Fotheringay de quelque stupide supercherie, déclarant qu’il venait ridiculement troubler le confort et la sécurité des gens. Quant à lui, son esprit était un cyclone de perplexité, il se sentait incliné à être de leur avis, et il tenta inefficacement de s’opposer à l’offre qu’on lui fit de sortir.

Il rentra chez lui, rouge et animé, le collet de