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la pomme

pas moyen de faire autrement et il se dirigea vers les gens qui l’observaient, essayant maladroitement de dissimuler son embarras. Il s’enquit du chemin qui devait le mener à l’École Préparatoire et des moyens de faire porter sa valise et les deux petites malles de fer qui étaient là-bas au bout du quai. Oh ! l’ennui de s’occuper de ces détails vulgaires.

On lui transporterait ses bagages sur une brouette pour dix sous et il pouvait les précéder à pied. Il Se figura surprendre une certaine ironie dans les voix de ses interlocuteurs. Il éprouvait un sentiment de gêne à la pensée de son aspect.

Le ton de sincérité de son compagnon de voyage et le magique attrait de son récit avaient, pendant un instant, détourné le cours des pensées de M. Hinchcliff. Tout cela s’était interposé comme un nuage lui dissimulant ses intérêts immédiats. Des flammes qui erraient çà et là ! La préoccupation de sa position nouvelle et de l’impression qu’il lui fallait produire sur Holmwooden général et l’École en particulier reprit totalement possession et rasséréna son atmosphère mentale avant qu’il eût quitté la gare. Mais il est extraordinaire combien, pour un jeune homme sensé et endimanché, peut être gênant d’avoir en sus un fruit doux au toucher et délicatement doré, avec à peine trois pouces de diamètre. Dans la poche de son veston noir, il faisait une bosse terrible gâtant complètement la ligne. Il