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la pomme

— À la poursuite de la science, — dit l’étranger. Et il retira soudain ses pieds de dessus la banquette, posa son poing sur son genou, et contempla M. Hinchcliff comme s’il n’avait jamais vu d’étudiant de sa vie.

— Oui ! — et il fit un geste avec l’index tendu.

Puis il se leva, prit dans le filet un sac de cuir qu’il ouvrit. Sans le moindre mot il en tira un objet de formé ronde enveloppé d’une quantité de papier d’argent qu’il déplia soigneusement. Il tendit la chose à M. Hinchcliff : c’était un petit fruit d’un jaune doré et très doux au toucher.

M. Hinchcliff demeura un instant la bouche et les yeux grands ouverts. Il n’essaya pas de prendre cet objet, même si on le lui offrait pour qu’il le prît.

— Ceci, — dit le fantastique étranger en articulant très lentement, — est la Pomme de l’Arbre de la Connaissance. Regardez-la : petite, brillante, merveilleuse… la Connaissance !… et je vais vous la donner.

L’esprit de M. Hinchcliff eut une minute de pénible effort, puis l’explication évidente : fou, traversa son cerveau et éclaira toute la situation ; un fou d’humeur joyeuse. Il pencha un peu la tête.

La Pomme de l’Arbre de la Connaissance, hein ?… — dit M. Hinchcliff regardant le fruit, feignant un air d’extrême intérêt et reportant ensuite