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les triomphes d’un taxidermiste.

pourriez conserver auprès de vous tous ceux qui vous sont chers. Un bric-à-brac de ce genre, disposé à travers la maison, vaudrait autant que n’importe quelle compagnie et serait moins coûteux. Vous pourriez les agencer avec des mouvements d’horlogerie et leur faire faire des choses…

« Évidemment il faudrait les vernir, mais il ne serait pas nécessaire de les rendre plus brillants que ne le sont en nature des masses de gens. Le crâne chauve du vieux Maningtree… Quoi qu’il en soit, on pourrait causer avec eux sans être interrompu… même avec ses vieilles tantes. Il y a un grand avenir réservé à la taxidermie, croyez-le bien. Il y a les fossiles… »

Il se tut soudain.

— Non, il ne faut pas que je vous le dise…

Il tira méditativement quelques bouffées de sa pipe.

— Oui, merci… pas trop d’eau… Vous savez, ce que je vais vous dire doit rester entre nous. Vous n’ignorez pas que j’ai empaillé quelques dodos et un grand pingouin ? Comment ? Non ? Vous n’êtes évidemment qu’un amateur en taxidermie. Mon cher monsieur, la moitié des pingouins du monde sont à peu près aussi authentiques que le mouchoir de sainte Véronique ou la Sainte Tunique de Trêves. Nous les faisons avec des plumes de grèbes et autres oiseaux semblables. Et les œufs des grands pingouins aussi !… Bon Dieu !… Oui, nous