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les pirates de la mer

ment, j’aperçus une demi-douzaine de têtes noires qui venaient nous prendre en écharpe du haut des rochers, sur la gauche — à l’est, en réalité.

« À cette vue, je commandai halte.

« — Attention maintenant. Qu’allons-nous faire ? dis-je à Hooker et aux autres, en indiquant les têtes noires.

« — Je veux bien être nègre, si nous ne sommes pas chipés, dit l’un des hommes.

« — Nous le serons, répondit un autre. Tu connais les façons de ces bougres, hein, Georges ?

« — Ils vont nous tirer au gîte à cinquante mètres, déclara Hooker, à l’endroit où la rivière s’étrangle. Autant se suicider que de continuer à descendre.

« Je regardai la hauteur à notre droite. Elle tombait presque à pic au bas de la vallée, mais elle paraissait pouvoir être escaladée et tous les ennemis que nous avions vus jusqu’ici étaient de l’autre côté de l’eau.

« — C’est cela — où s’arrêter ? fit l’un des cipayes.

« Nous nous mîmes à grimper obliquement la colline. Il y avait une sorte de vague sentier qui montait en biais et nous le suivîmes. Bientôt, quelques ennemis parurent en vue vers le haut de la vallée, et j’entendis quelques coups de feu. J’aper-