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dans l’abîme

reusement l’enveloppe d’acier et il entendit — impression suffisamment horrible dans sa position — des heurts réitérés sur l’enveloppe de métal qui protégeait le mouvement d’horlogerie. À ce bruit, vraiment, l’angoisse l’étrangla ; car, si ces étranges créatures parvenaient à arrêter le mouvement, sa délivrance était impossible. À peine avait-il pensé cela, qu’il sentit la sphère se balancer et la paroi sembla peser lourdement contre ses pieds.

« Il éteignit la petite lampe intérieure et rétablit le courant du réflecteur extérieur. Le fond vaseux et les créatures quasi-humaines avaient disparu, et une couple de poissons se poursuivant passèrent soudain contre le hublot.

« Il pensa aussitôt que ces étranges habitants avaient rompu la corde et qu’il avait échappé. Il remontait de plus en plus vite, puis il s’arrêta avec une secousse qui l’envoya heurter la paroi capitonnée de sa prison. Pendant une demi-minute, peut-être, il fut trop étonné pour réfléchir.

« Alors il sentit que la sphère tournait lentement sur elle-même avec une sorte de balancement, et il lui sembla aussi qu’il avançait horizontalement dans l’eau. En se blottissant tout contre le hublot, il parvint à rétablir de son poids l’équilibre et à ramener vers le fond cette partie de la sphère ; mais il ne put rien voir que le pâle rayonnement de son réflecteur frappant inutilement les ténèbres. Il lui