Page:Wells - Les pirates de la mer et autres nouvelles, trad Davray, 1902.djvu/132

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
132
les pirates de la mer

Atkins, vint leur faire visite : il est lieutenant de marine et c’est un homme de relations agréables et excellent causeur. Lié d’intime amitié avec mon beau-frère, il fut bientôt en d’excellents termes avec moi. J’appris qu’il devait épouser la cousine de Davidson, et, incidemment, il tira de sa poche une sorte de petit album de photographies pour nous montrer un récent portrait de sa fiancée.

— …Et puis, voilà aussi le vieux Fulmar.

Davidson jeta sur la photographie un regard indifférent, et soudain son visage s’anima.

— Par exemple ! — s’écria-t-il, — je pourrais presque jurer que…

— Quoi ? — demanda Atkins.

— …Que j’ai déjà vu ce bateau quelque part.

— Je ne vois guère comment ce serait possible. Il n’a pas quitté les mers du Sud depuis six ans, et avant cela…

— …Mais, — interrompit Davidson, — mais… oui… c’est le navire que j’ai vu en rêve… Je suis sûr que c’est bien celui-là. Il était au large d’une île qui fourmillait de pingouins et il tira le canon.

— Mais, Seigneur ! Comment diable pouvez-vous avoir rêvé cela ? — s’écria Atkins, qui avait entendu parler de l’accès de Davidson.

Alors, fragment par fragment, nous apprîmes que, le jour même où Davidson fut frappé, le navire Fulmar, de la marine royale, s’était en effet tenu