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les pirates de la mer

un curieux mouvement roulant qui suggéra à M. Fison l’incessant tournoiement d’un ballon captif. Presque immédiatement après, les longues banderoles des laminaria s’agitèrent extraordinairement, s’écartèrent un instant et trois de ces bêtes devinrent obscurément visibles, se disputant ce qui devait être probablement quelque fragment du noyé ; aussitôt après, les abondants rubans gris olive se refermèrent sur ce groupe enlacé.

Alors, les quatre hommes, grandement excités, se mirent à battre les flots et à crier, et ils aperçurent immédiatement un mouvement tumultueux parmi les herbes. Ils cessèrent pour examiner plus clairement et aussitôt que l’eau fut calmée, ils virent, à ce qu’il leur sembla, tout le fond de la mer entre les herbes garni d’yeux.

— Les sales bêtes ! — cria l’un des hommes, — il y en a par douzaines !

Aussitôt, elles commencèrent à s’élever hors du fond. Depuis, M. Fison a décrit au narrateur cette saisissante irruption hors des couches agitées de laminaria. Cela lui parut prendre un temps considérable, mais il est probable que ce fut, en réalité, l’affaire de quelques secondes. Pendant un instant, rien que des yeux, puis des tentacules surgissant qui séparaient les lamelles des herbes. Ensuite, ces êtres, grossissant à mesure, jusqu’à ce qu’enfin le fond de la mer fût caché par leurs formes entre-