Page:Wells - Les pirates de la mer et autres nouvelles, trad Davray, 1902.djvu/120

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
120
les pirates de la mer

Il porta ses regards vers les diagrammes des cryohydrates.

— Je dois être sourd, — fît-il. — Ils ont tiré un coup de canon, car j’aperçois le nuage de fumée et je n’ai pas entendu de détonation.

De nouveau, je posai la main sur son bras, et, cette fois, il en fut beaucoup moins alarmé.

— Il me semble que nous avons des espèces de corps invisibles, — dit-il. — Tiens, voilà un autre navire qui contourne le cap. Ça ressemble pas mal à l’ancienne vie, après tout… sous un climat différent,

Je le secouai par le bras, en lui criant :

— Davidson ! réveillez-vous.


II


À ce moment même, Boyce entra. Dès qu’il eut parlé, Davidson s’écria :

— Ce vieux Boyce ! Mort aussi ! Quelle farce !

Je me hâtai d’expliquer que Davidson était dans une sorte de transe somnambulique, ce qui éveilla immédiatement l’intérêt de Boyce. Nous fîmes tous deux ce qu’il fallait pour faire sortir notre collègue de cet état extraordinaire. Il répondit à nos questions, nous en posa quelques-unes, mais toute son attention semblait accaparée par cette hallucination,