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les pirates de la mer

attitude défensive, la face convulsée de terreur.

— Bon Dieu, — cria-t-il, — qu’est-ce qu’il y a là ?

— Mais c’est moi, Bellows. Que le diable vous emporte !

Il sursauta en m’entendant lui répondre et ses yeux — comment puis-je exprimer cela ? — regardèrent à travers et au delà de moi. Il se mit à parler en s’adressant à lui-même, et non pas à moi.

— Ici… au grand jour… sur une plage déserte. … pas un endroit où se cacher…

Il regardait autour de lui farouchement.

— Ma foi ! Je me sauve !

Faisant soudain demi-tour, il se précipita tête baissée contre le grand électro-aimant, si violemment, comme nous pûmes le constater plus tard, qu’il se meurtrit cruellement l’épaule et la mâchoire. Il fit un pas en arrière et s’écria presque pleurant :

— Mais, au nom du ciel, qu’est-ce qu’il m’arrive ?

Il restait debout, pâle de terreur et frissonnant de tous ses membres, sa main droite appuyée fortement sur son bras gauche, à l’endroit où il avait heurté l’électro-aimant.

Cette fois, j’étais vivement ému et passablement effrayé.

— Davidson, — fis-je, — n’ayez pas peur, calmez-vous.