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les pirates de la mer

aux autres de petits ronronnements très doux.

En un instant, M. Fison se rendit compte qu’il était en danger. Il recommença à pousser des cris, jeta ses souliers et, d’un bond, se mit immédiatement à fuir. Après une vingtaine de pas, il se retourna, comptant sur la lenteur supposée de ces êtres, mais voilà que les tentacules du plus rapproché atteignaient déjà la roche sur laquelle il se tenait. De nouveau, il poussa des cris, non plus cette fois de menace, mais des cris d’épouvante, et il se mit à bondir, à enjamber, à glisser, à barboter à travers l’espace inégal qui le séparait du rivage. Les grandes falaises rougeâtres lui semblèrent soudain à une distance énorme, et il aperçut comme des êtres d’un autre monde deux minuscules ouvriers occupés à réparer les marches, se doutant peu de la course à la vie qui avait lieu au-dessous d’eux.

Un moment, M. Fison put entendre les monstres clapotant dans des flaques à une douzaine de pieds à peine derrière lui, et une fois aussi il glissa et faillit tomber.

Ils le poursuivirent jusqu’au pied même des falaises et ne renoncèrent à leur chasse que lorsqu’il eut été rejoint au bas des marches par les deux ouvriers.

Les trois hommes leur jetèrent des pierres pendant un instant, regagnèrent promptement le haut