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l’Institut ; je suis grand-officier de la Légion d’honneur et je serai demain grand’croix ; mon nom est célèbre dans toute l’Europe. » Il répond crûment : « Oui, mais vous ne savez pas la musique et vous venez d’écrire un bien mauvais drame musical. » À dire ainsi la vérité sans fard, dans notre temps et notre pays où tout se règle par les salons et les relations, les coteries et les académies, il y a bien de l’honneur.

Pendant les loisirs que lui laisse son feuilleton, M. Jullien fouille les replis du passé, afin de reconstruire quelque chapitre oublié de l’histoire de la musique, du théâtre et des mœurs élégantes. Il arrive ainsi à nous donner un volume par an, qui est tout d’érudition, en gardant l’agrément, et qui confine à la grande histoire, en ayant la modestie de rester dans la petite. Tel est son récent ouvrage : la Comédie à la cour. Le texte y est le produit de recherches d’une exactitude minutieuse ; il est relevé d’un grand nombre de gravures, qui elles-mêmes sont des découvertes dont l’histoire du costume tire profit. La maison Didot s’est chargée, nous l’avons dit, de l’édition ; elle y a mis la magnificence sans compter qui est dans ses usages.

L’ouvrage a pour objet de nous faire connaître par le menu l’histoire des troupes de société que formèrent successivement la duchesse du Maine pour