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Douarnenez. Telle troupe exploite un répertoire emprunté à des théâtres divers ; telle autre s’en tient aux pièces d’un seul théâtre ; telle autre choisit l’un des ouvrages qui a le plus réussi à Paris pendant la saison d’hiver et ne joue que celui-là au cours de ses pérégrinations. Actuellement, par exemple, M. Koning est avec la troupe du Gymnase chez nos voisins d’outre-Manche ; M. Porel est avec la troupe de l’Odéon à Amsterdam. Les nouvelles qu’on reçoit constatent l’accueil excellent qui a été fait aux comédiens français sur les bords de la Tamise et sur ceux de l’Amstel. La troupe de l’Odéon, après s’être constitué un premier capital à Amsterdam, compte pousser jusqu’à Copenhague pour y faire une seconde fois fortune.

Les idées s’enchaînent aux idées. Le succès des troupes d’été a fait réfléchir les directeurs et entrepreneurs de spectacles. Ils se sont dit : « Puisque les troupes errantes récoltent abondamment des lauriers et des louis, pendant qu’il fait chaud, pourquoi ne seraient-elles pas d’un bon rapport, pendant qu’il fait froid, frais ou tiède ? Pourquoi chaque troupe de Paris ne se diviserait-elle pas en deux sections permanentes, l’une des deux parcourant d’octobre à mai les pays extérieurs, pendant que l’autre fournirait un service intra muros ? Pourquoi ne recruterait-on pas au besoin, parmi les artistes qui