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que était tout de convention. Encore faut-il remarquer que les tragédiennes illustres préféraient souvent à ce costume soi-disant grec ou romain l’habit à la mode du jour. On vit Phèdre au XVIIe siècle en robe de velours amarante, avec un diadème surmonté de panaches ; au XVIIIe siècle, Électre avec un œil de poudre et Clytemnestre en paniers. Pour la comédie, le costume suivit franchement les transformations successives de l’habit de ville et de l’habit de cour ; on jouait le Molière, sous Louis XV, avec l’habit Louis XV, et sous Louis XVI avec l’habit Louis XVI. À ce propos, M. Perrin note le fait que, de notre temps même, un certain jour, à Bade, par suite d’un retard dans l’envoi des costumes, les sociétaires de la Comédie-Française jouèrent Tartufe en frac, et que l’effet en fut considérable. La réforme du costume, dans le sens de son adaptation complète au caractère, à la condition, à l’origine et à la chronologie des personnages, réclamée par Marmontel, prônée par Voltaire, s’est accomplie dans les dernières années du XVIIIe siècle, par l’influence de Talma.

Que résulte-t-il de cette courte esquisse dont nous empruntons la matière à M. Perrin ? C’est que historiquement comme logiquement, le décor et la décoration ne sont que le dernier besoin qui se fasse sentir au théâtre. Si l’on regardait à l’histoire