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« Le temps était incertain… À une heure, le canon tonne, les tambours battent aux champs, l’empereur arrive à l’Arc de Triomphe. Au même moment, le ciel s’éclaircit et un rayon de soleil perce les nuages. Ce fut alors un spectacle saisissant de voir le nouvel empereur passer sous cet arc de triomphe, élevé par son oncle à la gloire de l’armée française. »


L’empereur passe, il a passé sous la voûte triomphale ; le cortège se déroule le long des Champs-Élysées. Devant l’empereur, la musique du 7e lanciers, le général commandant le cortège, le 12e de dragons, la maison militaire ; derrière l’empereur, la brigade des cuirassiers et la brigade des carabiniers en colonne par division : tout comme aujourd’hui, tout comme tout à l’heure. « Les deux terrasses des Tuileries qui bordent la place de la Concorde sont occupées par les députations d’un grand nombre de corporations ouvrières. Leurs bannières, de diverses couleurs et richement brodées, portent des devises et des emblèmes inspirés par la solennité avec le cri national de Vive l’empereur ! Vive Napoléon III !… Les acclamations enthousiastes qui éclatent partout sur le passage de l’empereur ont redoublé à la place de la Concorde… » Sur la place du Carrousel, Saint-Arnaud lit aux troupes la