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En revanche, ce qui n’était pas contemporain a été banni à peu près complètement du programme de Compiègne. Jamais aucune de ces tragédies de Corneille et de Racine, que Bonaparte, lieutenant d’artillerie, lisait avec passion dans son cabinet de lecture à Valence et auxquelles Bonaparte, empereur, faisait des parterres de rois. Le xviie siècle a fourni en tout deux pièces au répertoire de Compiègne, l’Avare et les Plaideurs ; le xviiie siècle une seule, le Jeu de l’amour et du hasard ; la partie du xixe siècle antérieure à l’an 1820, la Jeunesse de Henri V, d’Alexandre Duval, les Suites d’un bal masqué, de madame de Baur, et les Deux Philibert, de Picard. L’Avare ne plut pas, quoique supérieurement joué par Samson, Provost et Delaunay. Nous ne savons pas l’effet que produisirent les Plaideurs et le Jeu de l’amour et du hasard. M. Leveaux se contente de nous dire le plaisir qu’il y a eu et dont nous ne doutons pas car tout indique que son esprit est de bonne souche ; mais ce qui eût été intéressant, surtout pour le Jeu de l’amour et du hasard, c’eût été de savoir si le public spécial du théâtre de la cour, qui, au moins officiellement, était un public d’élite, y a pris autant de plaisir que lui.

De 1852 à 1869, il y eut au théâtre du palais à Compiègne quarante-neuf représentations. De ces quarante-neuf représentations, la Comédie-Française