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son exercice journalier. Le choix de ce titre avait de quoi faire bondir toutes les sacristies de la ville et leurs pénitents. Ce titre est réellement génial. Il contient en lui seul et comme en puissance les mille et un titres de livres de dévotion que vous pouvez voir encore aujourd’hui s’étaler aux vitrines des libraires de la rue Saint-Sulpice et de la rue Cassette. Le texte des Maximes, tournées toutes à exciter le rire, répond au titre. Bazin observe justement que « les Maximes » sont rédigées dans le style habituel du catéchisme et du confessionnal. Viennent enfin Tartuffe et Don Juan. Bazin n’a pas la prétention, et je ne l’ai pas plus que lui, de juger en vingt lignes deux œuvres d’une portée philosophique et sociale aussi considérable que Tartuffe et Don Juan. Bazin se borne à mettre en évidence pour Tartuffe que ce n’est pas l’hypocrisie de Tartuffe, comme le prétend Molière dans sa préface et ses placets au roi, c’est la dévotion sincère d’Orgon et de madame Pernelle qui est le plus cruellement raillée. Don Juan, qui fut composé et joué tandis que Tartuffe restait interdit, dépasse encore le Tartuffe en audace sur le point qui nous occupe. À l’extrême rigueur, on pourrait considérer la tirade sur les hypocrites et sur la position qu’ils ont dans le siècle, à la scène ii de l’acte V, comme un simple mouvement d’impatience bien explicable de la part d’un auteur dont