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Je tiens de M. de Semallé qu’il avait communiqué les éléments de sa note de septembre 1884 à M. Paul Mesnard avant que celui-ci eût publié le huitième volume du Molière de la collection Régnier qui contient le Bourgeois gentilhomme. Ce huitième volume a paru en 1883. M. Paul Mesnard n’a pas cru pouvoir se rendre aux appréciations de M. de Semallé. Mis en éveil cependant, il combat d’avance et assez vivement, dans sa notice sur le Bourgeois gentilhomme, l’interprétation où non seulement j’incline, mais où la réflexion m’aurait enfoncé encore davantage, même quand je n’aurais pas reçu la lettre de M. de Semallé. Appuyé sur l’autorité de M. Barbier de Meynard et sur une courte description que donne le Tableau de l’empire ottoman (Paris 1791) des épreuves que l’on fait subir en Asie aux aspirants derviches, le savant et judicieux éditeur de Molière ne veut voir dans la cérémonie du Bourgeois qu’une turquerie sans mélange et sans malice, serrant d’aussi près que possible les mœurs turques. Or, tout ce qui résulte de la note fournie par M. Barbier de Meynard et de l’extrait du Tableau de l’empire ottoman, c’est que le derviche à recevoir s’asseoit sur une natte et qu’on lui découvre la tête, et c’est aussi que l’exclamation Hou, que Molière a introduite dans la cérémonie du Bourgeois et qui est un mot arabe signifiant : « Lui, l’être par excellence », appartient