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figure de bourgeois notables. Comment le père de M. Sarcey, membre d’une famille qui ne passait pas inaperçue à Lyon, fut-il un moment simple canut ? Comment, ayant débuté vers la fin du règne de Napoléon 1er par la profession de canut, pouvait-il être sous la Restauration chef d’institution, c’est-à-dire membre de l’Université de France, ce qui suppose qu’il avait pris des grades ou passé des examens scolaires ? Qu’était-ce que son institution de Dourdan ? Comment l’avait-il organisée ? C’est par ces détails qu’une autobiographie est vivante, et qu’elle ressuscite nettement un passé encore récent et pourtant déjà bien ignoré des générations nouvelles. Ce Sarcey le canut, le soldat, le chef d’institution fut en tout cas, comme beaucoup de chefs de famille de son moment et de sa condition, un homme sensé qui, du petit coin où se bornait sa carrière, avait des vues d’assez d’étendue sur la vie et sur les choses. Il connaissait le prix de l’instruction et en quoi la bonne instruction consiste réellement. Son fils fut bien commencé ; il reçut en tout les bons principes d’où dépendent les développements futurs. Le jeune Francisque, bon gré, mal gré, dut apprendre les éléments de la danse classique et le solfège, et, dans cette ville de trois mille habitants, il put trouver les ressources nécessaires pour les apprendre. On lui mit dans les mains,