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où ne se mêle aucun parfum désagréable de chapelle, de confrérie et de sacristie. Il glisse sur les cimes de la foi ; il n’en fait goûter que le miel ; il n’émeut en nous que les vertus qu’elle inspire et les félicités qu’elle procure.


Que le Seigneur est bon ! Que son joug est aimable.
Heureux qui, dès l’enfance, en connaît la douceur !


Ces vers, aux temps du moyen âge où la foi en Jésus était brûlante, pathétique, effrénée, créatrice, eussent trouvé le chemin du cœur de François d’Assises et du « sainct homme de roy Loys » qu’eût peut-être laissés froids le christianisme reposé, raisonné et bien déduit de Bossuet, de Bourdaloue, d’Arnauld, de Saurin et de Massillon.

Et, en sens inverse, dans les temps de religion moins définie et de catéchisme moins accepté et moins cru qui ont suivi le xviie siècle, ces autres vers :


Tout l’univers est plein de sa magnificence
· · · · · · · · · · · · · · ·
Il donne aux fleurs leur aimable peinture


présentaient une idée de Dieu qui a suffi pour remplir bien des âmes. Qui sait s’ils n’ont pas jeté dans l’esprit de Fénelon, qui les vint entendre à Saint-