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damentale de l’art, que M. Mario Uchard a eu le bonheur d’appliquer dans la Fiammina, il écrira son premier acte en manière de prologue, puisque telle est la mode des pièces à succès ; on verra dans ce prologue lord Dudley, substitué à Daniel Lambert et engendré de lui, enlever lady Dudley qui ne sera pas la comtesse de Clermont, d’Odette, puisqu’elle sera une anglification de Fiammina, et ne pas se soucier autrement de la petite Arabella dans son berceau, qui ne sera pas non plus Bérangère, puisque tout le monde l’aura connue sous l’incarnation d’Henri Lambert. M. Valtée Frith devra s’octroyer la fantaisie d’un second ou d’un troisième acte se passant à Brighton, et il y peindra le tapage et les mœurs d’une ville de bains sur la côte occidentale de la Manche. Brighton n’est pas Nice, peut-être ! Bien faire attention à une chose : il est de toute nécessité que l’acte de Brighton soit épisodique et qu’il ne serve pas plus à l’action que le premier acte en forme de prologue. M. Valtée Frith terminera en condensant dans ses deux derniers actes la substance de la Fiammina. Puis, ayant de la sorte suffisamment détérioré la composition générale de la Fiammina et répandu sur les détails le plus qu’il se pourra de traits vifs et animés, il fera jouer le tout sous le titre d’Odile et Arabella, ou simplement d’Odile. Je ne sais si le public anglais courra à son