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5. LES PETITS CAMARADES SOUZA PINTO LA CUISSON DES POMMES DE TERRE Les Petits Bergers L N'EST PAS bien jour encore dans le village. Je me lève. Mes habits sont aussi grossiers que ceux des petits paysans voi- sins ni bas,'ni souliers, ni chapeau un pantalonde grosse toile écrùe,ûne veste de drap bleu à longs poils, un bonnet-de laine teint en brun, comme celui que les enfants des montagnes de l'Auvergne portent encore voilà mon costume. Je jette par-dessus un sac de coutil, qui s'entr'ouvre sur la poitrine comme une besace à grande poche. Cette poche contient, comme celle de mes camarades, un gros morceau de pain noir mêlé de seigle, un fromage de chèvre, gros et dur comme un caillou, et un petit couteau d'un sou, dont le manche de'bois mal dégrossi contient en outre unefourchette de fer à deux longues branches. Cette fourchette sert aux paysans, dans mon pays, à puiser le pain, le lard et les choux dans l'écuelle où Us mangent la soupe.