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5. LA GUERRE ET LA PAIX HOFFBAUER COIN DE BATAILLE La Guerre Le capitaine Renaud raconte un épisode saisissant de là campagne de France, auquel il a pris part, et qui lui a laissé une impression ineffaçable. C'ÉTAITEN 1814; c'était le commencementde l'année et la fin de cette sombre guerre où notre pauvre armée défendait l'Empire et l'Empereur,et où la France regardait le combat avec découragement. Soissons venait de se rendre au Prussien Bulow. Les armées de Silésie et du Nord y avaient fait leur jonc- tion. Macdonald avait quitté Troyes et abandonnéle bassin de l'Yonne pour établir sa ligne de défense de Nogent à Montereau, avec trente mille hommes, Nous devions attaquer Reims que l'Empereur voulait repren- dre. Lé temps était sombre et la pluie continuelle. Nous avions perdu la veille un officier supérieur qui conduisait des prison- niers. Les Russes l'avaient surpris et tué dans la nuit précé- dente, et ils avaient délivré leurs camarades. Notre colonel, qui était ce qu'on nomme un dur à cuire (1), voulut reprendre sa re- 1. Dur cuire expression familière pour désigner un vieux soldat qui n'a pour de rien.