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manière que ce critère non plus ne soit pas discernable sans une extrême attention.

Il y a une chose que le diable ne peut pas faire, je crois.

Inspirer à un peintre un tableau qui, placé dans la cellule d’un homme condamné à l’isolement cellulaire total, soit un réconfort pour lui après vingt ans.

La durée discrimine le diabolique et le divin.

C’est le sens de la parabole sur le blé et l’ivraie.


Point essentiel du christianisme — (et du platonisme) — :

Seule la pensée de la perfection produit du bien — un bien imparfait. Si on se propose de l’imparfait, on fait le mal.

On ne peut se proposer réellement la perfection que si elle est réellement possible ; c’est donc la preuve que la possibilité de la perfection existe ici-bas.


Le yoga respiratoire — c’est peut-être moins une technique qu’une manière de faire de la respiration elle-même un sacrement ?


Les problèmes d’origine (origine du langage, des outils, etc.) n’ont absolument aucune autre solution possible que celle de Dieu instituteur. C’est évident. Le langage ne sort pas du non-langage. Un enfant apprend à parler ; mais c’est qu’on lui apprend. On lui apprend à travailler, etc.

L’enseignement divin implique-t-il une incarnation originelle ?

Cela semble probable. Cela répond aux traditions.

La tradition concernant Osiris est celle d’une Incarnation à la fois institutrice et rédemptrice.

Le second caractère était-il lui aussi un souvenir historique du passé, ou bien un pressentiment de l’avenir ?

Nous n’avons peut-être pas les données nécessaires pour faire même une supposition à ce sujet.