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AVANT-PROPOS





À aucune époque on n’a tant fait pour les plaisirs de l’enfance que depuis une trentaine d’années : joujoux perfectionnés, voitures mécaniques, bateaux mécaniques, animaux mécaniques, jeux nouveaux, poupées superbes, souvent plus grandes que les fillettes auxquelles on les donne, livres illustrés, etc., rien n’a été oublié. Les chansons ont eu leur tour, et quant à celles-ci, disons tout de suite que Du Mersan a été l’un des premiers à donner un recueil de ces naïfs refrains de l’enfance, qui ont charmé nos aïeux, qui nous ont charmés nous-mêmes, et qui charmeront sans doute encore nos arrière-petits-neveux et nièces, à moins que, dans la suite des temps, les chants patriotiques ne fassent partie de l’éducation des bambins de six ans, ce qui, probablement, ne les amusera pas autant que le Clair de la lune, ou les Canards l’ont bien passé, Il était une bergère, ou Marie trempe ton pain.

Ce sont, en effet, ces versiculets de nourrices, avec des assonances d’à peu près, naïfs à manger du foin, ces histoires impossibles et souvent incompréhensibles, qui ont le talent de séduire les imaginations de quatre à sept ans. Les fillettes qui frisent leurs neuf ou dix ans répètent ces naïvetés à leur petit frère, avec ce sourire mystérieux qui veut dire : « Oh ! moi qui suis grande, je sais bien que ce n’est pas arrivé ».

Plus d’un recueil de ce genre a précédé le nôtre ; la plupart de nos devanciers ont pensé qu’à des chansons d’enfants il fallait des accom-