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SEPT POUR UN SECRET…

soigner. Aux foires, j’enchérirai sur vous et quand vous aurez du bétail à vendre, je ferai baisser les prix. Je lancerai les Bohémiens sur vous… Ici, Elmer tressaillit visiblement. — Si vous quittez le pays, je vous suivrai. Tout sera à recommencer, mais j’ai pas mal d’années devant moi et l’argent ne me manque pas. Partout où vous irez, Isaïe Lovekin y sera avec vous. Et qui pensez-vous qu’on croira : un jeune propre à rien de votre espèce, ou un vieux respectable, à tête chenue ? Quand j’aurai fait de vous la risée de toutes les foires et de tous les publics, et que vous serez percé à jour, je n’en aurai pas encore fini avec vous. Non, quand vous serez brisé — saisissant le tisonnier dans ses larges mains, il le plia en deux et le lança dans le garde-feu — comme ça, alors, je ne vous tuerai pas. Vous aurez le désir de mourir, mais vous ne pourrez pas. Vous entrerez dans un asile, on vous conduira sur les routes comme un imbécile de mouton, et ma fille viendra en voiture se moquer de vous. Vous ne serez pas fou, mais je m’arrangerai pour que tout le monde croie que vous l’êtes, jusqu’à ce que vous le soyez… jusqu’à ce que vous baviez comme un chien enragé, et personne n’aura pitié de vous.

Et brusquement, Isaïe se laissa tomber sur une chaise, épuisé par sa haine.

— Voilà, conclut-il, ce que fera Isaïe Lovekin à celui qui aura perdu sa fille de réputation. Choisissez.

Elmer, pâlissant sous son hâle, subissait l’épreuve la plus épouvantable qu’il eût encore connue. Il ne pouvait pas épouser Gillian, et Fringal savait pourquoi. Pourtant il le fallait : il se rendait parfaitement compte qu’Isaïe pouvait faire comme il disait. Un homme qui avait une si prodigieuse réputation, appartenant à une vieille famille bien connue, d’une richesse presque fabu-