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SEPT POUR UN SECRET…

— J’ai entendu parler un jour au bar ce vieil imbécile de Makepeace, et il disait qu’elle a le béguin pour le jeune Rideout, qui fait des chansons et des poésies sur elle. Vous ne savez pas en faire autant.

Elmer réfléchit.

— Je ne peux pas en composer, c’est vrai, et il est possible qu’elle se fatigue de « Le lys est blanc, la violette est bleue », mais je peux en acheter.

Fringal eut un long rire silencieux.

— Une augmentation de cinq shillings pour moi, le poulailler pour la ferme des Gwlfas, de l’argent pour les chansons de Rideout… Bon Dieu, maître, vous donnerez bientôt la maison.

Et Fringal s’en alla dignement.

« Je lui ai rivé son clou, se disait-il, et j’ai aussi rivé celui du vieux Makepeace. »

Ce fut précisément l’expression dont se servit Jonathan en rapportant sa conversation à sa femme.

— J’ai rivé son clou aux vieux Fringal, commença-t-il.

— Je n’en doute pas, mon bon, dit-elle tendrement.

La même scène se reproduisit le lendemain.

— Hola, ho ! cria Fringal d’un ton lugubre sous la fenêtre de Gillian.

Deux canards blancs saluèrent son apparition.

Fringal, s’en retournant, rencontra Jonathan prêt à la lutte.

Le troisième jour, quand retentit le « Holà, ho ! » de Fringal, il y avait un dindon, le quatrième un agneau, le cinquième deux gorets, le sixième un veau d’un an.

— Chère âme, dit Jonathan, sur le ton bienveillant et protecteur qu’il prenait avec l’idiot du Donjon-Mallard, chère âme, arrêtez-vous un peu. Nous avons épuisé nos remerciements. Vous me rappelez l’histoire du « Donnez et on vous rendra ». Il y avait une très vieille