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— Pauvre petite ! Et Robert lui caressa l'épaule.

— Ne me touchez pas, Monsieur Rideout.

— Et alors ?

— Alors, la tante Émilie a perdu la raison.

— Miséricorde !

— Elle a crié, crié, puis a déclaré qu’elle était veuve, et elle a acheté un voile… Ici, Gillian eut un ricanement hystérique — et elle a dit qu’elle me tuerait.

— Le ciel nous protège !

— Alors tante Fanteague a dit : « Rentre chez toi » et vous avez écrit : « Tout est très calme », et j’ai décidé d’aller à Londres.

— Je comprends.

— Et je ne peux plus entendre autre chose que la voix de M.  Gentil chantant : Reine du monde, et je ne vois plus que son crâne chauve quand il me saluait et me disait bonsoir. Ce n’est pas juste, car ce n’est pas ma faute… je voulais simplement m’amuser un peu. Dites que ça n’a pas été ma faute, Robert, dites-le.

— Il faudra que je réfléchisse un peu avant de le dire. Avez-vous annoncé à votre père que vous alliez revenir ?

— Oui.

— Et qu’aurait-il éprouvé en ne vous voyant pas arriver et en vous croyant perdue ?

— Je ne sais pas, je m’en moque. Il ne s’en serait pas inquiété.

— Si, il se serait tourmenté, Gillian.

— Mademoiselle Lovekin.

— Demain, peut-être, Mademoiselle Lovekin ; pour le moment, Gillian. Et avez-vous dit à Mme  Fanteague que vous rentriez aux Gwlfas ?

— Oui.

— Qu’aurait-elle pensé si vous étiez partie de chez