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(dans ses acceptations actuelles a, pour l’étymologiste quelque peu scrupuleux, deux origines distinctes : l’une est le latin de-rivare dont le radical est rivus et qui a donné le sens « détourner du cours naturel », etc. ; l’autre, notre vfr. des-river, dont le radical est rive (lat. ripa), et qui a produit l’acception « quitter le rivage. » Le subst. de notre dériver est derive, éloignement, qu’il est tout à fait inutile, comme la font de Chevallet et Littré, de disjoindre de dériver en le rattachant à l’angl. drive (pousser) ; c’est fortuitement que le mot anglais, en langage maritime, se rencontre avec le sens du mot français. — Quant à la variante de B : descive, voy. ma note Baud. de Condé, p. 402.
1177. Drus, nom. de dru, drut, fidèle, = all. trût, traut, Adèle.
1190. Escueil, voy. mes notes, Jean de Condé II, pp. 368 et 395.
1193. Marche, forme non inchoative pour marchist, de marchir, être voisin. — 1194. Marche, subst., contrée.
1198. Tampester, tourmenter. — 1200. Devision = devise, exposition, explication ; de deviser, détailler, exposer point pour point.
1204. Le poète n’a pas heureusement agencé sa phrase ; les misères qu’il énumère ne représentent pas les « nés », comme sa construction le ferait supposer, mais les récifs contre lesquels ces nés vont se heurter (ferir).
1210. Sueffrent ; l’ancienne langue disait, dans le sens de permettre, souffrir qqch. à qqn. Notre verbe passer, dans la tournure « je lui passe telle chose », est analogue à l’ancien souffrir, et confirme l’étymologie passari (fréquentatif de pati), que l’on est forcé d’admettre pour plusieurs acceptions du verbe passer, (Voy. ma note Jean de Condé, I, p. 440).
1213. Je ne pensais pas que le mot receveur, comme appellation de fonction, montât si haut.
1214. Devos’, disposé. Voy. pour la forme du mot, pl. h., Miroir aus princes, 340.

1219. Enheudir, voy. v. 353. — 1221. Malice, masculin, comme souvent.
1222. Pour nombre, ici, comme v. 1234, voy. pl. h. v. 1150.
1228, Le mot vais m’embarrasse ; faut-il y voir le primitif de vaissel, ou une forme variée de gué, lat. vadum (vais se trouve avec cette traduction, dans Roquefort, mais sans exemple), ou enfin un correspondant masculin de vase, bourbier ? Je ne sais à quoi me décider ; la dernière interprétation me satisferait le plus, si le mot est constaté.