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capital bien modique et bien insuffisant. Le capital qu’il est permis aux travailleurs d’ambitionner, et que nous-mêmes devons désirer pour eux, est un peu plus étendu et un peu plus profitable. C’est le logis, si modeste qu’il soit, dont on est maître et seigneur ; c’est la part, même minime, d’intérêt que l’on possède dans les grandes entreprises industrielles, et qui est représentée par quelques actions ou obligations de ces entreprises, actions ou obligations dont le revenu supplée le salaire, alors que le travail est momentanément interrompu par la maladie, ou quand il est suspendu définitivement par la vieillesse, et dont la valeur capitale représente les moyens d’un établissement pour des fils ou des filles ; c’est ce sans quoi un homme prévoyant et sage hésite et renonce à se charger de femme et enfants ; c’est, pour tout dire en un mot, la base économique de l’édifice de la famille, comme l’impôt est la base économique de l’édifice de l’État. Voilà ce qu’on peut appeler du nom de capital, et ce dont la propriété est promise par les associations populaires à leurs membres.