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tendre ces deux mots sortir ensemble de ma bouche. Je sais qu’on nous accuse, nous autres économistes, de vouloir bannir la fraternité de ce monde. Mais c’est là, Messieurs, un reproche au-quel je vous assure que je ne suis-point embarrassé de répondre. Je voudrais avoir, qualité pour le faire au nom d’autrui et pour le faire avec l’ascendant d’une autorité considérable ; mais s’il est vrai que ma parole n’engage que moi seul, et qu’elle n’a d’aulne poids que celui d’une entière sincérité, je dirai du moins, en mon nom personnel et propre, et avec l’énergie d’une foi bien assurée que loin de.vouloir proscrire la fraternité et la chasser de parmi nous, je crois qu’il ne saurait germer aucune pensée féconde, aucune résolution glorieuse dans les âmes étroites d’où elle est absente.

Mais si je crois que rien de grand ne se conçoit et ne s’entreprend que sous l’inspiration et l’influence de la fraternité, je crois aussi que rien de solide ne s’établit et ne se fonde qu’avec l’idée et dans les conditions de la justice. C’est