Savez-vous bien ce que vous dites ? En quoi consistent en définitive les envahissements du fisc ? En ce qu’il s’empare d’une portion de nos revenus privés pour former le revenu public. Or, de revenus privés, combien en connaissez-vous d’espèces ? J’en sais trois pour ma part : la rente foncière, le salaire, le profit. Tout vient de là : il n’y en a pas une quatrième ressource pour les consommations privées ou publiques. Ce que l’État demande au salaire, il ne le demande pas à la rente ; ce qu’il demande à la rente, il ne le demande pas au salaire. Si vous prétendez diriger son choix, il demandera d’autant plus à l’un qu’il demandera moins à l’autre, et réciproquement. Avez-vous songé seulement à vous demander où le fisc retrouverait et pourrait reprendre la portion de la rente foncière que vous prétendez dérober à ses envahissements ? Avez-vous essayé de constituer cette théorie de l’impôt que vous nous aviez annoncée et promise ? Non : vos conditions et vos limites sont illusoires ; vos envahissements sont des fantômes ridicules ; vos contre-poids ont l’efficacité de vos balances.
Sur les 50 ou 75 p. 0/0 restants de la rente, une part sera donc prélevée pour le budget ; l’autre appartiendra au propriétaire.
Bon ! voilà le propriétaire revenu sur l’eau. Nous l’avions noyé tout à l’heure. Il a, paraît-il, la vie dure. Une part pour le budget, une part pour le propriétaire. Soit ! Et quelle part, je vous prie, pour chacun d’eux ? La question est assez grave et mérite d’être résolue. Où sont à présent vos chiffres ? Qu’avez-vous fait de vos balances ?