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sonnes collectives comme l’État, comme les communes, comme les hospices abusent du domaine éminent, de la souveraineté transcendante qu’on leur reconnaît, d’une façon nuisible à la liberté publique ; ni que ces personnes collectives pussent être justement dépouillées des terres qu’elles possèdent du moment que le domaine et la souveraineté qui s’attachent à une telle possession peuvent aussi bien reposer sur la tête de personnes individuelles. Quelle singulière idée M. Proudhon entend-il nous donner de la justice révolutionnaire ?

…Enfin, parce qu’il est utile à l’ordre économique de conserver ce ferment d’activité qui, dans les limites et sous les conditions qui viennent d’être déterminées, ne parait pas susceptible d’abus, et fournit au contraire, contre les envahissements du fisc, le plus énergique contre-poids.

Quelles conditions ? Quelles limites ? Qu’avez-vous déterminé ? Puis sans compter les contradictions qui vous échappent à chaque ligne, et sans qualifier le galimatias dont vous couvrez votre ignorance, que venez-vous nous dire encore ?

Conservez tous les ferments d’activité qu’il vous plaira, mais arrangez-vous pour que la société subsiste, et pour que l’État fasse honneur à ses affaires.

Vous repoussez l’impôt, et vous dites que le revenu public doit se trouver principalement dans la rente. Mais il ne vous semble pas bon que l’État absorbe toute la rente, et vous désirez que les citoyens en conservent une bonne partie, ne fût-ce que pour opposer aux envahissements du fisc un énergique contre-poids. Savez-vous bien ce que vous voulez ?