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sont dépourvues de toute espèce d’autorité. M. Proudhon aura voulu se donner le plaisir de frapper sur un ignare plus ignare qu’il n’est lui-même : je ne lui envie pas cette satisfaction. Mais je ne puis m’empêcher de dire à M. Proudhon qu’il est assez étrange qu’il fasse à M. Blanc Saint-Bonnet l’honneur d’une citation et d’une réfutation dont il s’abstient avec soin vis-à-vis de MM. Bicardo, Carey, Passy, Bastiat, Garnier, Walras, etc., etc. Si quelqu’un a tenté de montrer en quoi consistait le dissentiment des économistes sur la question de la rente foncière, c’est moi seul et non M. Proudhon. Mais non, cela n’a rien d’étrange : cela est le fait d’une ignorante étourderie.

Au fond, et à considérer le fait dans sa primitivité, la rente est la récompense du travail ; elle est son salaire légitime, elle lui appartient.

Elle est son salaire… elle lui appartient. Si elle est son son salaire, elle lui appartient en effet ; mais, par contre, elle ne lui appartient point si elle n’est point son salaire. Donc ce qu’il fallait nous démonter, c’était que la rente foncière était un salaire du travail agricole. Il s’ensuivait directement que la rente appartenait au travailleur. Mais ce qu’il fallait démontrer, vous vous êtes strictement contenté de l’énoncer simplement, sans aucune démonstration, et pour cause. L’on vous a répondu, l’on vous répond encore que la rente foncière demeure en excédant une fois le travail rémunéré, une fois même le service des capitaux artificiels rétribué, alors qu’il n’y a plus à