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de fixer, qui fait tant divaguer les économistes, la plupart, pour ne pas dire tous, s’efforçant de donner une définition fixe d’une chose qui de sa nature n’en comporte pas, et de subordonner à une pareille définition la science tout entière. (Voir au Dictionnaire de l’Économie politique l’opinion de MM. Ricardo, Carey, Passy, Bastiat.)

Nous nous opposons ii l’introduction du droit dans la théorie de réchange, et à l’introduction de toute fiction de droit dans toute espèce de théorie naturelle ou morale. La variabilité de la rente ne lui est point propre : elle lui est commune avec toutes les valeurs. Cette variabilité de la rente n’est point un obstacle à ce qu’on la définisse, non plus qu’à ce qu’elle soit déterminée comme toutes les valeurs. Il est faux, absolument faux, que la plupart des économistes, pour ne pas dire tous, se soient efforcés de subordonner la science économique tout entière à la définition de la rente foncière qui d’ailleurs comporte une définition précise et une détermination naturelle. (Voir au Dictionnaire de l’Économie politique l’opinion de M. Passy ; voir aux Éléments de l’Économie politique l’opinion de M. Joseph Garnier ; voir à la Théorie de la Richesse sociale l’opinion de M. Walras ; voir etc., etc.)

Voir tout ce que M. Proudhon n’a jamais vu.

Mais il est encore une autre cause de division pour les économistes, et qui a son principe dans la première : elle consiste en ce que, la rente étant par elle-même indéterminable et ne pouvant se distinguer nettement du salaire, il est impossible, à priori et de par la théorie pure, de dire à qui doit être attribuée la rente, du propriétaire ou du travailleur.

S’imaginer que la théorie pure ne peut dire à priori à qui doit être attribuée la rente foncière, et que sans doute il faut s’en rapporter à la pratique pour la dis -