C’est donc en soi quelque chose d’éminemment variable, arbitraire et aléatoire que la rente ;…
Entendue à votre façon, certes. Mais non pas assurément à la nôtre. Considérée comme le prix du loyer du sol, la rente peut être variable ; elle n’a rien d’arbitraire ni d’aléatoire. La rente foncière, comme elle existe et comme nous l’expliquons, vient de ce que la terre, étant une chose utile et limitée dans sa quantité, constitue un élément de la richesse sociale appropriable, valable et échangeable, et de ce que la terre étant un capital produit un revenu que peut vendre le propriétaire. La rente est variable assurément, comme toutes les valeurs sont variables, comme toutes les températures sont variables ; la rente s’élève ou s’abaisse sur le marché ; mais elle n’en est pas moins un fait distinct et spécial, comme le profit, comme le salaire.
…Quelque chose dont nous avons le concept, mais qui ne se définit que par le contrat, c’est-à-dire par un acte juridique étranger à la chose ; comme nous avons vu que la propriété se définit par la loi.
À peu près autant, en effet. La rente est un fait naturel, antérieur à toute espèce de contrat, comme anssi la propriété est un fait moral, un droit naturel antérieur à toute espèce de loi. Cette façon de refaire l’univers avec des lois et des contrats est bouffonne.
Dans cette définition qu’opère seule la volonté des parties, le chiffre qui sert à désigner la rente peut n’être pas exact ; le fût-il d’ailleurs, à un moment donné, que le moment d’après il ne le serait plus.
Toujours dans votre système, assurément. Mais il